Groupe d'analyse de situations éducativesProjet BIP 2023
Mise en place d’un groupe d’Analyse de pratiques professionnelles (APP) orienté vers l’analyse de situations éducative (ASE) pour les enseignants et enseignants chercheurs de l’UJM.
Porteur du projet
Marie BERETTI, PhD Sciences de l’éducation et de la formation.
Objectifs
Proposer et mettre en place des ateliers d’Analyse de Pratique Pédagogique (APP) tournées vers l’analyse de situations éducatives (ASE) aux Enseignants et Enseignants-Chercheurs de l’UJM.
Retour d'expérience
Première mise en œuvre :
Une première proposition de mise en œuvre du dispositif visait la constitution d’un groupe stable d’une dizaine de personnes, qui ne se réunirait une fois par mois, 6 fois au cours de l’année, pour des séances de 3H d’Analyse de Pratiques Pédagogique. Sur la base de l’engagement volontaire, ce dispositif a été proposé aux nouveaux enseignants chercheurs de l’UJM lors de leur premier temps de formation au SUP, et une annonce a été diffusée via le réseau du SUP à l’ensemble de la communauté de l’UJM.
Premier bilan et interprétation :
Seuls 4 enseignants ont manifesté leur intérêt pour le dispositif, et trois se sont ensuite désistés. En première analyse, nous avons supposé que le dispositif demandait un engagement trop lourds pour des enseignants de l’enseignement supérieur, à la fois sur la durée de chaque séance et sur l’ensemble de l’année.
De plus, le temps de la mise en place du dispositif ayant été long, la proposition du calendrier définissait une première séance fin octobre, un moment trop tardif au vu de l’avancée du calendrier des enseignements universitaires, en même temps que trop précoce au vu des examens approchants avec leur lot de corrections pour les enseignants.
Ajustement :
L’organisation du dispositif a donc été remaniée pour la rentrée de janvier 2024 : les ateliers proposés duraient 1H30. Toujours diffusées par le biais du SUP, les annonces étaient envoyées 15 jours avant chaque date d’atelier. Trois ateliers ont été proposés, à une quinzaine d’intervalle les uns des autres, sur la première moitié de la période de cours du semestre pair. L’inscription se faisait en ligne, et n’engageait les participants que sur l’atelier lui-même. Nous avions abandonné l’idée du groupe stable, construit sur l’année universitaire, afin de libérer les participants d’un engagement trop contraignant et de susciter des inscriptions de dernière minute en n’obligeant pas les enseignants à s’engager trop à l’avance dans leur emploi du temps personnel.
Bilan
- Le premier atelier n’a permis aucune inscription, en raison d’un problème de communication.
- Le second atelier n’a suscité aucune inscription.
- Le troisième et dernier atelier a donné lieu à quatre inscriptions, puis deux désistements de dernière minute. Au vu du nombre de participants insuffisant celui-ci a été annulé.
Le projet dans son ensemble tire donc un bilan négatif, que nous interprétons en partie comme un manque de connaissance et d’habitude des enseignants universitaires de la mise en œuvre de l’Analyse de pratiques, et de son intérêt pour la pratique professionnelle. Mais la particularité de la pratique enseignante dans le supérieur, les conditions de travail actuelles à l’université et le rythme soutenu des enseignants et enseignants chercheurs de l’enseignement supérieur expliquent sans doute, aussi, pour partie, la difficulté des personnels à dégager du temps pour s’autoriser un retour réflexif sur leur pratique, pourtant propice au développement de leurs compétences pédagogiques et de leur bien-être au travail.
En savoir plus sur les GEASE
La gestion d’un groupe, des comportements individuels des étudiants, comme la difficulté à prendre en compte les besoins ou les profils hétérogènes des étudiants, sont des sujets de discussions récurrents entre enseignants lors de temps informels, ou de réunions d’équipes dont ils ne sont pas l’objet : les enseignants affectés dans l’enseignement supérieur sont peu formés aux compétences relationnelles et trouvent difficilement des ressources pour faire face à des situations éducatives problématiques, voire conflictuelles.
L’analyse de situations éducatives (ASE) est un dispositif de co-développement (formation dans et par le groupe de pairs) qui permet de développer une posture réflexive : les membres du groupe travaillent ensemble (avec l’accompagnement d’un encadrant) sur des situations éducatives rencontrées dans la pratique professionnelle qui mettent en difficulté.
Ce dispositif permet une prise de recul favorable à l’identification des enjeux principaux qui sous-tendent les situations analysées : cet espace-temps hors du quotidien professionnel, dédié à l’analyse d’une situation éducative particulière à chaque séance, permet une mise au travail (développement d’une posture réflexive) à même de développer les compétences individuelles et la capacité de chacun à comprendre et à se saisir des situations singulières rencontrées.
La particularité de l’ASE est de proposer une approche multi référentielle des situations discutées, c’est-à-dire d’élargir la compréhension des situations problématiques au-delà de la simple pratique de l’enseignant, en envisageant la situation dans sa complexité (plusieurs protagonistes, en relation, dans une situation, dans un contexte, une organisation, un système, une institution…).
Le dispositif GEASE (Etienne & Fumat, 2014) utilisé dans ce cadre est un processus de travail, avec des rôles et un déroulement précis, qui vise la formation de soi et du groupe par l’analyse de situations.
Résultats attendus :
- Construction d’une posture réflexive, amélioration des pratiques complexes, et meilleure compréhension des situations éducatives
- Prise de recul et réduction des tensions, aux niveaux individuel et collectif
- Amélioration de la qualité de la relation éducative en situation
- Amélioration du climat de travail et du climat relationnel avec les apprenants